"ÉCONOMIE ET ÉCOLOGIE DOIVENT ALLER DE PAIR"
en visite CHEZ WOARM
Depuis plus de deux décennies, l'entreprise d'installation WOARM donne le ton en tant que leader belge des pompes à chaleur géothermiques. Dirigée par les frères Stefan et Vincent Vanderhasselt, l'entreprise a l'ambition d'augmenter considérablement le nombre de pompes à chaleur dans notre pays au cours des prochaines années, même si le chemin pour y arriver reste semé d'embûches.
JUSTE DE LA GÉOTHERMIE
WOARM est née il y a plus de 20 ans sous le nom de JVD Warmtepomptechnieken, du nom de son fondateur Joris Van Dijck. Dès le début, l'entreprise s'est concentrée uniquement sur les pompes à chaleur (géothermiques et air-eau), ce qui était unique en Belgique à l'époque.
En 2020, Stefan Vanderhasselt a racheté l'entreprise avec son frère Vincent. "Nous savions qu'il y avait ici une équipe dotée d'une expertise incroyable", explique-t-il.
Depuis sa création, WOARM est devenu le plus grand installateur de pompes à chaleur géothermiques en Belgique. L'équipe a déjà installé plus de 2 500 unités, et les dirigeants actuels souhaitent augmenter considérablement ce chiffre. "Au cours des cinq prochaines années, nous voulons installer plus de 2 300 pompes à chaleur supplémentaires, ce qui portera le total à 4 800", explique Stefan.
CHANGEMENT DE NOM
En 2023, l'entreprise change de nom et les Vanderhasselt souhaitent ainsi renforcer leurs ambitions. Après tout, WOARM est dérivé de l'ancienne racine germanique du mot "chaleur".
Depuis la reprise, les frères ont procédé à quelques changements au sein de WOARM. "Dans le bureau, il y a eu quelques expansions. Nous avons apporté plus de structure, professionnalisé et numérisé l'entreprise".
Le champ d'action de WOARM se situe principalement en Flandre et dans le sud des Pays-Bas. Les clients sont des promoteurs de projets - le groupe le plus important - ainsi que des particuliers et des entreprises. Outre les installations privées, les installations de chauffage collectif gagnent en importance depuis quelque temps, et WOARM possède également cette expertise.
"Nous réalisons nous-mêmes toutes les installations de A à Z, à l'exception du forage du sol. C'est un travail à part".
L'EXEMPLE DE LA SUÈDE
La nécessité de s'éloigner des combustibles fossiles n'est plus à démontrer. C'est pourquoi, selon M. Vanderhasselt, il est nécessaire d'augmenter considérablement le nombre de pompes à chaleur dans notre pays.
"En Belgique, environ 30% des bâtiments sont actuellement chauffés à l'aide d'une pompe à chaleur ou d'un réseau de chaleur, contre plus de 95% en Suède. Si nous voulons atteindre les objectifs européens - réduction de 55% des émissions de CO₂ d'ici 2030 et élimination complète des émissions de CO₂ d'ici 2050 - nous devons commencer à réfléchir sérieusement à nos méthodes de chauffage. Après tout, le chauffage des bâtiments est le deuxième contributeur aux émissions de CO₂ dans notre pays."
"Les gouvernements nous orientent vers le chauffage électrique, mais imposent des taxes plus élevées sur l'électricité que sur le gaz"
Ces réductions de CO₂ sont-elles réalisables? "Le plus important est que l'économie et l'écologie aillent de pair", répond Stefan. "Les gens veulent finalement investir dans la solution de chauffage qui leur coûte le moins cher à l'usage. C'est pourquoi le marché des pompes à chaleur n'a pas encore connu de croissance vraiment spectaculaire."
"Les gouvernements nous orientent vers le chauffage électrique, mais imposent des taxes plus élevées sur l'électricité que sur le gaz. Cela revient donc à subventionner le gaz, alors que nous devrions nous en débarrasser."
"En Suède, cette fusion de l'écologie et de l'économie a été sérieusement poursuivie dans les années 1990. Le gouvernement y a réduit drastiquement les taxes sur l'électricité et a introduit une taxe carbone sur le gaz et le mazout. Avec des résultats, puisqu'en dix ans, le nombre de pompes à chaleur y a explosé."
Selon Stefan, si l'on s'attaque à cette facture énergétique, la transition vers des systèmes de chauffage durables prendra naturellement son essor, et il sera alors possible de réduire les émissions de carbone d'ici 2030 et 2050. "D'autres défis nous attendent, bien sûr, mais si nous pouvons déjà décarboniser le secteur du chauffage, nous aurons de toute façon fait un grand pas en avant."
Des installateurs qui se font désirer
Les autorités ne manquent donc pas d'ambitions, et voient même très grand en la matière. Mais y a-t-il suffisamment de main-d'œuvre pour tout mettre en œuvre?
"Là encore, il faut d'abord une analyse de rentabilité, puis le marché suivra naturellement. En Suède, tous les installateurs n'ont pas été soudainement disponibles pour installer des pompes à chaleur en masse, et pourtant ils ont réussi à le faire en dix ans. En Belgique, nous devrions peut-être faire preuve d'une plus grande créativité. Si nous devons détacher des installateurs étrangers certifiés dans notre pays pour y arriver, nous devrions le faire, vous ne croyez pas?"
DES POLITIQUES CONTRADICTOIRES
"Je pense que l'on en revient toujours au fait qu'il y a trop de contradictions dans les politiques. Nous voulons nous débarrasser des combustibles fossiles, mais dans le même temps, le gaz est toujours favorisé sur le plan fiscal. Nous voulons une main-d'œuvre plus compétente, mais les programmes d'études ne sont pas adaptés à la réalité."
L'année de spécialisation en chauffage central dans l'enseignement technique et professionnel s'appelle encore "Installateur en chauffage central". Les futurs installateurs étudient pendant six ou sept ans et n'apprennent pratiquement rien sur les pompes à chaleur. Il y a donc quelque chose qui ne va pas dans notre enseignement."
INVESTIR DANS LE PERSONNEL
Trouver des travailleurs est une chose, les garder en est une autre. C'est pourquoi WOARM investit beaucoup dans son personnel.
"Notre approche se concentre sur deux aspects. Tout d'abord, nous avons notre mentalité 'Work Hard, Play Hard': nous voulons travailler dur, mais aussi nous détendre 'dur'. Il existe un comité des fêtes qui organise toutes sortes d'activités, nous organisons des événements d'entreprise, nous allons ensemble au cyclocross... C'est ainsi que nous créons une atmosphère agréable au sein de notre équipe."
"Deuxièmement, nous investissons beaucoup dans la formation. Nous envoyons régulièrement nos techniciens dans des centres de formation tels que Syntra afin de nous assurer que tout le monde reste au courant des dernières évolutions."
"Et contrairement à beaucoup d'autres entreprises, nous n'appliquons pas de règles strictes en matière d'ancienneté. Nous croyons en la méritocratie: si quelqu'un démontre en six mois qu'il est aussi compétent qu'une personne ayant deux ans d'expérience, il gagnera autant. Cela motive naturellement les gens à donner le meilleur d'eux-mêmes".
RÔLE DE CONSEILLER
Avec la transition énergétique, les installateurs deviennent de plus en plus des conseillers. Ils constatent également cette évolution chez WOARM. "Nous recevons tellement de questions de la part de nos clients. Non seulement sur les aspects techniques, mais aussi sur la législation, les primes, la fiscalité..."
"Nous disposons d'une équipe administrative spécialisée qui peut répondre à ces questions. Mais pour les installateurs qui ont une entreprise individuelle, il est pratiquement impossible de se tenir au courant de tout, d'être présent sur le terrain et de répondre aux questions en permanence."
"En conséquence, nous voyons beaucoup d'erreurs se produire sur le marché du logement privé. D'une part parce qu'il y a encore beaucoup de cow-boys dans le secteur, mais aussi parce que les gens sous-estiment la complexité d'un dimensionnement et d'une installation corrects des pompes à chaleur. Cela provoque parfois des malentendus chez les clients."
"Je pense que les certifications obligatoires telles que RESCert sont très utiles, mais elles pourraient peut-être être contrôlées de manière plus stricte. Il en va de même pour le PEB et le CPE, que je considère également comme une bonne chose et qui a sensibilisé de nombreuses personnes à l'efficacité énergétique. Cependant, la manière dont le niveau E est déterminé pourrait être améliorée de manière significative."
"Je pense que les certifications obligatoires telles que RESCert sont très utiles, mais elles pourraient peut-être être contrôlées de manière plus stricte"
commande INTELLIGENTE
Pour maximiser l'efficacité énergétique, WOARM met également l'accent sur la commande intelligente des installations chez ses clients. "C'est vraiment un domaine prioritaire pour nous", explique Stefan.
"Nous travaillons avec des pompes à chaleur qui intègrent un contrôle intelligent et qui peuvent faire deux choses. Premièrement, si les panneaux photovoltaïques produisent un surplus d'électricité, la pompe à chaleur se met automatiquement en marche pour convertir cette électricité gratuite en chaleur. Deuxièmement, la pompe à chaleur peut être reliée au compteur numérique afin de se mettre en marche lorsque les prix de l'électricité sont au plus bas."
"Nous voulons aller plus loin en prenant en compte l'ensemble de la situation. En effet, nous allons nous assurer que les technologies sont parfaitement adaptées, que tout est bien réglé pour un confort optimal et une efficacité énergétique maximale."
